Les Mornes, Le Feu
Saltwater and Other Ghosts (English title)

(2022 - 2025)
Photographic series, variable formats


|EN|


Les Mornes, le Feu is a long-term project that explores the intersections of urban culture, spirituality, and youth identity in the Caribbean. In these spaces historically shaped by exotic stereotypes—idyllic landscapes, pristine beaches, lush palm trees— Les Mornes, le feu seeks another narrative. 


At its heart, Les Mornes, le Feu is an exploration of crossing, of how youths navigate liminal spaces that evoke both the history of the Middle Passage and the continuous drive for freedom and reimagined futures. Inspired by the concept of associative language, central to the rhizomatic thinking of Caribbean poet and philosopher Édouard Glissant, the project examines Caribbean landscape through a network of subtle yet meaningful connections across different territories. Through an approach that merges documentary with a poetic, almost ritualistic lens, Saltwater & Other Ghosts goes beyond traditional portrayals of Caribbean youth, highlighting a postcolonial generation that seeks new forms of futurity. By constructing a poetics of the Black Caribbean body that engages in dialogue with the complexity of the urban landscape and the young men represented within it, this work seeks to offer alternative representations of Caribbeanness and tender portraits of Black masculinity. As a tribute to lives lived within and beyond these symbolic crossings, the project is a testament to the power of imagination, redefining identity as a living, transformative journey deeply embedded in the collective struggle for cultural renewal and self-determined existence.



|FR|


Les Mornes, le Feu s’intéresse à la relation entre la jeunesse franco-caribéenne et son paysage — non seulement comme environnement tangible, mais aussi comme territoire symbolique et spirituel. Ce paysage, Édouard Glissant l’appelait “notre seul monument” : un espace vivant, façonné par la mémoire, l’histoire coloniale, les récits mythiques et les pratiques culturelles diasporiques. A partir de l’idée d’un langage associatif, très présent dans la pensée rhizome du poète caribéen Edouard Glissant, le projet veut explorer l’idée de masculinité caribéenne et les pratiques vernaculaires qui se développent aux marges de l’ancienne ville coloniale. Des connexions-rhizomes émergent à travers l’héritage historique de l’esclavage, la culture des musiques amplifiées, l’influence des Etats-Unis, des mouvements d’émancipations noirs, du marronnage et du bling, qui coexistent dans la ville caribéenne aux côtés d’une nature surabondante et d’un sentiment flottant de spiritualisme protecteur. Construisant une poétique du corps noir caribéen qui met en dialogue la complexité du paysage urbain avec celle de la jeunesse masculine qui y est représentée, Les Mornes, le Feu travaille à l’élaboration d’une esthétique magico-urbaine : un langage visuel et poétique né de la rencontre entre héritages mystiques, mémoire postcoloniale et cultures urbaines mondialisées. En plaçant au centre la perspective d’une génération en quête de récits renouvelés et de nouveaux modes d’appartenances, elle explore la manière dont les jeunes se relient aux couches visibles et invisibles du monde qu’ils habitent. Les détails de corps et d’objets deviennent alors des artefacts chargés de symboles. Les paysages, bétonnés ou végétaux, abandonnés ou luxuriants, jouent à la fois le rôle de décor et de protagoniste. Dans cet univers traversé de signes et d’échos, la jeunesse compose des identités mouvantes, parfois douloureuses, toujours inventives.


This project has received the first prize of the PhMuseum Women Photographer Grant 2023. 


LINKS

Les Mornes, Le Feu : une esthétique magico-urbaine de la jeunesse caribéenne
PhMuseum Women Photographer Prize | Link to announcement
PhMuseum | Link to Project
Maison Européenne de la Photographie | Link to exhibition
Salut au Monde ! Porto | Link to exhibition