BLACK SNOW
(Research project)
Villa Albertine 2026


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Rows of long, hollow, hard stems populate the plains of the Caribbean and the American South, stretching as far as the eye can see over centuries-old plantation grounds. Shaped by histories of colonialism and transatlantic slavery, the exploitative landscapes of the plantation have significantly permeated the social structures of the region. Black Snow is a project that will explore the sugar plantation as a site of both black spatial poetics and ecological struggles, interrogating its legacy and possible futures.

Unfolding between soundtracks of Jamaica and Florida’s Everglades Big Sugar Industry, the project’s idea departures from the chorus line of John Holt’s 1983 iconic Jamaican reggae hit: «we’re gonna burn down the cane field». While the image of blazing cane has come to symbolize revolt and liberation in the revolutionary imaginaries of the Black Atlantic, in South Florida, the smoke geneated by the massive, industrialized burning of the crops by sugar corporations (Florida produces 52% of the total U.S. value for sugar cane) has come to signify the slow poisoning of local, predominantly black communities. Their struggle resonates in a way too familiar statement: «we can’t breathe». From a Caribbean’s Creole imaginary of resistance to the fight of black communities against large scale contemporary plantations in the Southern United States, the project seeks to explore the burning cane field as a ground of decolonial and ecological resistance. It will be developed in collaboration with Swiss artist Janis Polar and take the form of a video installation, putting into relation broad geographies of sugar : the musicians of the Blue Mountains in Jamaica, the burning cane fields in the Everglades Agricultural Area, the rural African-American towns on the southern shore of Lake Okeechobee in Florida, and speculative investments in Switzerland —  40% of the global sugar trade runs over the country. 
 


|FR|


S’étendant sur des dizaines de kilomètres, des rangées de longues tiges creuses et rigides peuplent les plaines des Caraïbes et du sud des États- Unis. Les plantes portent de nombreuses feuilles longues et étroites. Au fur et à mesure de leur croissance, le sucre s’accumule dans les tiges. Chaque année, de novembre à avril, ces champs sont livrés aux flammes lors de feux minutieusement orchestrés, remplissant le ciel d’une fumée sombre et de l’odeur du sucre.

Ancré dans les paysages complexes d’extraction qui ont façonné l’expérience des populations noires et non-noires dans les Caraïbes et le sud des États-Unis, le projet actuellement en phase de recherche explore la plantation de canne à sucre comme un site à la fois mental et physique de poétiques spatiales noires et de luttes écologiques, interrogeant son héritage et les futurs possibles pour la région. Se déployant entre les bandes sons de la Jamaïque et l’industrie sucrière des Everglades en Floride, ce projet prend comme point de départ la célèbre ligne du refrain du hit reggae de John Holt en 1983 : « we’re gonna burn down the cane field ». Alors que, dans les imaginaires révolutionnaires de l’Atlantique noir, l’image des champs de canne en feu est devenue un symbole de révolte et de libération, en Floride, la fumée issue des brûlis massifs et industrialisés des plantations de l’industrie Big Sugar incarne l’empoisonnement lent des communautés noires locales, résonnant douloureusement dans l’affirmation trop familière : « we can’t breathe ». Des imaginaires de résistances caribéens à la lutte des communautés noires contre les plantations contemporaines démesurées du sud des États-Unis, ce projet cherche à explorer le champ de canne en feu comme une métaphore des résistances anticoloniales et écologiques. Il se déploiera en collaboration avec l’artiste Janis Polar et prendra la forme d’une installation vidéo mettant en dialogue et en relation différentes géographies du sucre : les musiciens des Blue Mountains en Jamaïque, les champs de canne en feu dans la région agricole des Everglades, les villes rurales afro-américaines situées sur la rive sud du lac Okeechobee en Floride et les investissement spéculatifs en Suisse  — 40 % des transactions mondiales liées au sucre transitent par ce pays. Le projet interrogera ainsi le champ de canne comme un site toujours actif de lutte écologiques et raciales et de revendications pour la justice dans les Amériques.




 This project will be developed within the framework of a residency at Villa Albertine Miami.
It is supported by the Recherchebeitrag of the City of Basel, Switzerland.

Ce projet sera développé dans le cadre d’une résidence à la Villa Albertine Miami.
Il est soutenu par le Recherchebeitrag de la ville de Bâle, en Suisse. 


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